« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. »
(Marc 8,34)
Ces paroles ont été les premières que j’ai entendues du Christ. Comme une flèche qui atteint sa cible, elles m’ont transpercé le cœur ! Je vais vous raconter succinctement mon témoignage vocationnel, un bref résumé de tout ce que Dieu a fait pour moi. Mon but principal est de proclamer la grandeur de Dieu qui ne se désiste jamais de son projet d’amour pour chacun de nous. Pour moi il a fait des merveilles, et pour toi qui lis cette petite histoire de tendresse et de fidélité il fera de même.
Je suis né dans un village qui se trouve dans le département de Mato Grosso do Sul (Brésil), appartenant à une famille catholique, mes parents ont toujours eu le souci de nous éduquer et de nous soutenir, mon frère et moi, dans la foi de leurs parents. Cependant, tandis que je grandissais, je sentais que ma relation avec Dieu devenait de plus en plus superficielle. Mon regard était plutôt tourné vers les opportunités de réussir dans la vie, devenir riche et influent, car personnellement je croyais que cela était le véritable signe du bonheur. Par conséquent, je vivais ma foi de manière très ritualiste, c’est-à-dire, en accomplissant des rites et des préceptes pour attirer la bénédiction divine, étant donné que pour moi la bénédiction de Dieu était très importante.
Un jour, mes amis m’ont appelé à participer à un groupe de jeunes de ma communauté paroissiale ; ils insistaient d’une telle façon que j’ai fini par accepter. Le groupe était sympa et je commençais à y participer tous les dimanches et à mener une véritable vie spirituelle à partir de l’expérience d’oraison proposée par les sœurs Carmélites Messagères de l’Esprit Saint qui habitent encore aujourd’hui dans la ville voisine. Nous étions une véritable fraternité de jeunes charismatiques réunis au tour du Christ, et je me rappelle avoir fait des expériences merveilleuses et inoubliables avec eux, et l’une d’entre elles a été l’appel du Seigneur à Le suivre. C’était pendant un week-end consacré à une retraite spirituelle de silence complet, les sœurs Carmélites Messagères de l’Esprit Saint en étaient les organisatrices. Nous avions eu le samedi matin un petit enseignement pour nous aider à bien méditer pendant une période de la retraite qui s’appelait : le désert.
Oui, j’étais dans le désert lorsque le Christ m’a trouvé, dans le désert de mon existence, dans le désert de mon ingratitude et de mon indifférence. Je me rappelle que j’ai pris ma Bible et je l’ai ouverte au hasard pour la lire, et le verset qui est tombé sous mes yeux c’était Mc 8,34 ; tout de suite les questions se sont posées dans mon cœur : Comment comprendre cela ? Est-ce que Dieu m’appelle vraiment ? Pourrais-je comprendre comme un dessein de la providence ou un simple fait du hasard ? J’ai voulu reprendre le jeu, j’ai fermé la Bible et encore une fois je l’ai ouverte pour savoir ce que Dieu voulait me dire. A ma grande surprise, je suis tombé sur le même Évangile et mes yeux ont fixé le même verset. Le doute s’en allait, la certitude d’un appel s’installait de plus en plus, toutefois j’ai fait semblant de ne pas l’avoir écouté. Je ne voulais pas renoncer à mes projets personnels : la formation à suivre, le travail à développer, des enfants à élever, un mariage épanoui.
Mais le Seigneur n’abandonne jamais. Tandis que je m’approchais de Lui, l’appel à le suivre d’une manière radicale et intime devenait plus clair et puissant, je ne pouvais plus le combattre. J’aurais dû comprendre avant, que Jésus gagne toujours et que le temps de ma résistance, n’a servi qu’à disperser mes forces. Cependant, je crois que pendant ce temps j’ai pu mûrir un peu plus ma vocation, et comprendre que les projets de Dieu pour moi étaient plus grands et m’apportaient plus de bonheur que les miens. Depuis ce premier appel à l’âge de quinze ans jusqu’à l’âge de seize ans et demie je résistais au Seigneur tout en allant à Sa rencontre.
Un jour, une des sœurs Carmélites qui habitait près de chez moi m’a présenté la branche masculine de notre famille religieuse et m’a invité à participer à une rencontre vocationnelle masculine où les frères Carmes Messagers de l’Esprit Saint venaient directement de São Paulo pour la faire. J’ai accepté d’y participer tout en pensant que j’allais abandonner et même mettre un point final à cet appel, qui jusqu’à maintenant n’était pour moi qu’une illusion de mon esprit. Quel bonheur à la fin de la rencontre : je ne me sentais pas attiré par leur style de vie, j’avais même peur. Je me suis estimé libéré pour reprendre ma vie normale. Néanmoins tout avait changé, les choses n’avaient plus la même valeur et la même vivacité qu’auparavant, ma vie était devenue petite et sans attirance, il me manquait quelque chose !
Je cherchais le Seigneur et je me donnais sans réserve à la prière, mais je n’avais pas encore répondu à Son appel. Je crois qu’Il voulait savoir si j’accepterais de Le suivre par des chemins inconnus, vivre avec Lui des aventures qui m’était ignorées jusqu’à présent. Eh bien, je n’ai pas pu négliger la tendresse et le courage qu’il me donnait pour tout abandonner et le suivre. A l’âge de seize ans et demi je lui dis : « oui, j’accepte. Toutefois je t’impose une condition : je veux savoir si tu m’appelles à la vie religieuse ou seulement à la vie sacerdotale. »
Dieu n’a pas tardé à me répondre. Dans une autre retraite vocationnelle avec les frères Carmes, en ouvrant la Bible pour méditer, je suis tombé sur le texte du prophète Isaïe qui m’a dit « L’esprit du Seigneur est sur moi, car le Seigneur m’a donné l’onction; il m’a envoyé porter la nouvelle aux pauvres, panser les cœurs meurtris, annoncer aux captifs la libération et aux prisonniers la délivrance, proclamer une année de grâce de la part du Seigneur »(Is 61, 1-2). Ce passage est justement le passage principal, la lecture clé qui résume la manière de vivre et d’évangéliser des Carmes (Carmélites) Messagers de l’Esprit Saint. Je n’avais plus rien qui m’empêchait à me mettre en marche vers l’accomplissement de ma vocation. J’étais sûr de sa réponse, et toute peur avait disparu immédiatement.
Le 10 février 2008 je suis entré au couvent, à l’âge de 17 ans. J’ai pu faire mon parcours de formation religieuse et le 5 février 2011 j’ai prononcé mes premiers vœux de chasteté, pauvreté et obéissance. Je les ai confirmés perpétuellement le 16 juillet 2016 jour de Notre Dame du Carmel.
Actuellement je suis étudiant en théologie en vue du sacerdoce, je suis très reconnaissant envers tout ce que le Seigneur a fait pour moi et avec joie et confiance je peux proclamer que :
LE SEIGNEUR FAIT POUR MOI DES MERVEILLES ET SAINT EST SON NOM !