Si tu savais le don de Dieu…


« Si tu savais le don de Dieu » cette phrase de l’évangile devient la lumière de l’Esprit Saint dans la vie de la samaritaine qui se situe autour de la soif, des trois soif : que connait tout être humain « soif de se désaltérer, soif d’aimer, soif d’adorer », mais aussi celle du Christ « soif de pouvoir donner à boire à notre humanité ».

De la même manière que Jésus se nourrit de la volonté de son Père, ainsi il se désaltère de la soif des hommes. Ce n’est qu’en rencontrant des êtres assoiffés, des êtres de désir, qu’il peut faire « couler de son sein des fleuves d’eau vive » ; la vie « en Esprit et en vérité ».

Les désirs de notre âme ont devant Dieu un grand prix. Dieu a soif de notre soif.  Jésus nous révèle ici qu’on lui procure un avantage quand on lui demande quelque bien. Il a plus de joie à donner que les autres à recevoir.

 Jésus fatigué s’assit au bord de la route. C’est pour nous que jésus fait de la route, c’est pour nous qu’il révèle sa force, mais aussi sa fatigue. J’ai soif, supplie Jésus sur la Croix : cette soif est sans doute la manifestation la plus intime de sa passion pour l’homme.  

Soif d’être désaltéré Se désaltérer, c’est être rendu à soi-même (s’altérer = devenir un autre / se dés-altérer = ne plus être un autre) : « il m’a dit tout ce que j’ai fait ».Cette femme, en buvant les paroles de Jésus, peut enfin être elle-même, assumer son histoire, sans honte ni détour.Elle est si heureuse de pouvoir enfin être elle-même, qu’elle en devient rayonnante, au point d’intriguer les habitants de sa ville, qui voudront du coup eux aussi s’approcher du puits-Jésus.

Soif d’aimer et d’être aiméDe façon étonnante, Jésus aide cette femme comme il veut aider chacun de nous à être vraie sur notre histoire, sans pour autant la condamner, ni lui demander de changer quoi que ce soit ! Il ne lui demande pas de revenir à son à ses premiers maris. Il lui permet simplement d’assumer sa situation actuelle sans peur des avis des autres. Et c’est efficace ! Elle qui venait en cachette à ce puits à une heure où elle serait sûre d’être seule, elle va ensuite inviter tous les habitants de la ville à venir avec elle rencontrer Jésus.

On peut dire ici que cette femme peu recommandable fut la première missionnaire dans l’Évangile de Jean. C’est à elle que Jésus a donné la capacité d’être elle-même, sans honte.

Soif d’adorer C’est la soif qui nous paraît la plus étrangère dans notre culture actuelle. Qui se pose aujourd’hui la question de savoir qui adorer et où ? la question de l’adoration semble reléguée dans l’insignifiance.

A  regarder de plus près, la question de savoir ce qui est le plus important, ce qui doit passer avant tout le reste, est bien au cœur des inquiétudes de nos jours. Alors que « chacun se prosterne – même sans le savoir – devant des petits dieux qu’il adore à mesure de l’énergie et du temps qu’il met à les poursuivre. Ce par quoi il se sent absolument concerné, de manière ultime. Que ce soit le football ou l’écran, la famille ou le boulot, le pouvoir ou l’argent, la reconnaissance sociale ou l’engagement… » désigner de façon concrète ce que chacun adore, même sans le savoir…

Quelle soif puis-je offrir à celle du Christ ?

Comme il a rencontré la samaritaine, Thérèse d’Avila… il veut nous rencontrer aujourd’hui par cette interrogation, surtout en ces moments difficiles que nous traversons. Si, en Jésus, Dieu a soif de nos soifs (se désaltérer / aimer / adorer), où en suis-je  de ces trois quêtes fondamentales ?

Je vous invite à prendre du temps cette semaine et  d’habiter cette question, sans y répondre trop vite : quelle soif puis-je offrir à celle du Christ ?

Annoncer l’Évangile demande donc de cheminerfaire route avec, jusqu’à éprouver les mêmes peines, les mêmes difficultés et épreuves de ceux vers qui nous somme envoyés. Impossible d’évangéliser ‘de l’extérieur’ : c’est en chemin que surviennent les rencontres où le Christ partage en plénitude l’eau véritable : l’Esprit Saint, et la vraie nourriture : la parole de Dieu. La catéchèse dite « de cheminement » trouve là ses lettres de noblesse