Se laisser « revêtir du Christ », par Marie à travers le Scapulaire


Se laisser « revêtir du Christ », par Marie à travers le Scapulaire

 

L’ordre du Carmel connaît  son origine avec le prophète Elie. A sa suite des ermites ont vécu et prié sur le Mont Carmel dans le recueillement en cherchant l’union à Dieu dont vivait intensément le prophète. Ils se sont mis sous la protection de Marie et se sont appelés « Frères de la Bienheureuse Vierge Marie ».

Au long de siècles l’ordre a passé par des diverses épreuves. 

C’est lors d’un moment de crise et de grande difficulté que le Saint Scapulaire a été confié à Saint Simon Stock, prieur général en 1251. 

Celui-ci priait la Sainte Vierge avec insistance :

«  Fleur du Carmel, Vigne Fleurie, Splendeur du Ciel, Vierge féconde, Unique, Douce Mère, mais qui ne connut pas d’homme, aux carmes accorde tes faveurs, Étoile de la mer. 

Or un jour, Notre Dame lui apparut entourée d’une multitude des anges, tenant à la main un Scapulaire. Elle lui dit : «  Voici un signe pour toi et un privilège pour tous les Carmes: celui qui mourra dans cet habit sera préservé des flammes éternelles. Et elle lui remit le Scapulaire. » (Fioretti de Notre Dame du Mont Carmel).

 Cette vision a été confirmée par le pape Innocent IV et la nouvelle du beau cadeau donné par la Saint Vierge aux carmes a été vite répandue. Des rois et des serviteurs, des laïcs et des religieux, des pères de famille et des soldats, ont commencé à porter sous leurs vêtements des carrés de tissus pendus aux épaules, format réduit du  scapulaire des religieux , car celui-ci est un privilège non seulement pour l’ordre du Carmel mais pour toute Église.

Des Papes au long de l’histoire ont confirmé et encouragé cette dévotion. Le pape Jean XXII a eu une vision où la Sainte Vierge promettait de délivrer du purgatoire, le samedi après la mort, ceux qui porteraient son Scapulaire, c’est ce que nous appelons le « privilège sabbatin ». Deux choses étaient demandées pour pouvoir bénéficier de ce privilège : être fidèle à leur vocation spécifique et la récitation de l’office divin, où celui de la Sainte Vierge.

Le scapulaire n’est pourtant pas un objet de superstition. Ce n’est pas suffisant de le porter pour échapper au feu éternel. Il faut bien conformer leur vie au signe que ce sacramentel représente. A savoir, se revêtir du Christ, l’imiter à l’exemple de Marie. Par la réception du scapulaire nous devenons membres agrégés (pas forcément de façon formelle) de la grande famille du Carmel, qui est complètement dédiée au service de Marie.

« Je suis plein d’allégresse dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu, car Il m’a revêtu des vêtements du salut, il m’a drapé d’un manteau de justice, comme l’époux qui se coiffe d’un diadème, comme la fiancée qui se pare de ses bijoux » Is 61,10. Le scapulaire est un vêtement, c’est l’habit de la Vierge.

 

Se revêtir du scapulaire c’est se laisser habiller comme un enfant par sa mère. C’est un acte de consécration à Marie et un choix de servir Jésus comme Elle, avec Elle, par Elle et en Elle.

Saint Jean Paul II qui portait lui-même le scapulaire disait : « Les porteurs du scapulaire expriment leur volonté de modeler leur existence sur l’exemple de Marie, la mère, la patronne, la sœur, la Vierge très pure, accueillant avec un cœur purifié la parole de Dieu et se dédiant avec zèle au service de ses frères ».

Le scapulaire est donc un signe de la protection maternelle de la Vierge en toute occasion et particulièrement à l’heure de la mort, et au même temps de notre engagement à l’imiter et à la servir.

« Que la Mère de Dieu t’aide à revêtir le Christ. Qu’il vive en toi pour que tu rendes gloire à la Trinité en coopérant dans l’église au bien des frères. Amen » (Prière d’imposition du scapulaire)

Sœur Catherine cmes